lundi 30 novembre 2009

Rois du glam kitch

Photographie peinte de Pierres et Gilles

Parisiens ou gens de passage dans la capitale, allez vite voir l'exposition "Wonderful town" des artistes Pierre et Gilles à la galerie Jérôme de Noirmont et découvrez ou redécouvrez ce couple d'hallucinés qui travaillent main dans la main (...) depuis plus de trente ans pour nous offrir ces perles kitchissimes que sont leurs portraits photographiques retouchés à la peinture. Parmi leurs modèles d'éphèbes  ultra-érotisés, corps musclés, imberbes et luisants, ou moulés dans un T-shirt marin à la Jean-Paul Gaultier, vous verrez également quelques personnalités connues comme Mathieu Chedid, le Jack-in-the-box de la photo au-dessus. Des personnages magnifiés, divinisés dans des décors absolument surréalistes, parfois édéniques, souvent apocalyptiques, dans un tourbillon de fleurs, strass, paillettes et de cadres tout aussi dignes d'intérêt que ce qui trône dedans.  J'adore!

Le pitch de l'expo par Pierre et Gilles : "Wonderful town, chacun l'imagine comme il veut... C'est un peu comme dans un film : un monde imaginaire où plein de choses se passent, joyeuses ou tristes, où les fantasmes s'expriment..." 

Wonderful town. Jusqu'au 23 janvier. Galerie Jérôme de Noirmont, 38 av. Matignon, Paris 8e. Lundi-samedi, 11 h-19 h

Portfolio et infos sur les artistes sur le site de la Galerie Jérôme de Noirmont lien

Regardez aussi l'article du Point de Mina San Lorenzo lien

dimanche 29 novembre 2009

Poules de luxe



Véritable poule mise en beauté par l'artiste français Alexandre Nicolas. Ce flyer a attiré mon regard alors que j'allais au cinéma à Bruxelles. En fait, j'ai ri et je voulais partager ce petit plaisir avec vous. 
Si par hasard vous faites un tour dans la capitale européenne, allez jeter un coup d'oeil à ces Poules de Luxe. L'exposition a lieu jusqu'au 20 décembre 2009 à Jonas Gallery, rue de Flandre, 35 Vlaamsesteenweg. Ouvert le jeudi, vendredi, samedi de 13 à 18h30.

La particularité du travail de l'artiste est la mise en inclusion de ses oeuvres dans du cristal de synthèse, si bien que tout apparaît comme mis sous cloche ou sous vide.  Je vous invite à aller sur le site d'Alexandre Nicolas pour voir d'autres  des ces oeuvres, notamment sa collection de foetus parmi lesquels on retrouve celui d'Hitler ou de Superman et sa collection "Les Organiques", avec l'indispensable Bijou de Moule. Je vous laisse imaginer. 

Allez voir également Jonas Gallery

Une fable jubilatoire

Tom Brodinsky, en vacances avec femme et enfants, prend la sage décision d’arrêter de fumer. Satisfait de lui-même et après avoir extirpé les dernières bouffées de son ultime cigarette, il envoi valser son mégot dans les airs, par dessus le balcon de sa chambre d’hôtel. Mais alors que la petite tige incandescente aurait dû finir en étincelle quatre étage plus bas, puis écrasée sous la semelle d’un passant inconnu, voilà qu’elle achève sa course folle fichée sur le crâne du voisin d’en dessous, qui se met à hurler comme un truie égorgée. 
Un accident malencontreux qui aurait été considéré de la sorte, si Tom avait été chez lui, quelque part entre l’Angleterre et les États-Unis et si l’impact du projectile sur la peau de la victime n’avait causé une boursouflure suintante, et qui plus est infectée. Pour ajouter à sa malchance et compliquer l’affaire, l’homme atteint par le mégot appartient à la célèbre famille Intweneefortee, de la très singulière tribu Tayswengo.
Dès lors Tom est bloqué dans le pays jusqu’à complète réparation de ses actes. Sa femme et ses enfants sont partis, il se retrouve dans l’incompréhension la plus totale à devoir se défendre des accusations de tentative de meurtre - avec préméditation - qui pèsent sur lui. Les explications de son avocat concernant le système de juridictions s’avèrent être aussi énigmatiques que le personnage qui les profèrent ; un dénommé Swai-Phillips, indigène retors à l’œil crevé, affublé d’une coiffure grotesque, roulant en quatre-quatre. Quant au consul honoraire en charge de l’aider, c’est un homme affable mais ses propos, qu’il ponctue de « euh » lancinants très énervants, ressemblent davantage à des énigmes qu’à des éclaircissements. Tom est en manque de nicotine, démuni face aux arcanes judicaires d’un pays où le droit coutumier a valeur de référence, obligé de suivre les instructions des farfelus personnages qui l’entourent. 
Tom doit donc « redresser ses torts ». L’unique moyen : s’acquitter de sa dette auprès du clan fâcheusement outragé, les Intweneefortee. Mais cette dette n’a pas le prix pécuniaire qu’il imaginait. Accompagné de son guide Gloria et de Prentice, un criminel « tripoteur de gosses », Tom va devoir traverser plusieurs milliers de kilomètres pour se rendre aux confins du pays et remettre son dû à un étrange chef de tribu. 
S’engage alors un road trip rocambolesque dans un monde post apocalyptique où tout semble trouver justification dans la pure absurdité d’un système poussé à son paroxysme. Les régions traversées apparaissent dévastées par des guerres aux enjeux irrationnels, les lois qui régentent le pays existent uniquement parce qu’elles trouvent leur origine dans des coutumes locales tout à fait extravagantes, et enfin, les habitants de ce désert lunaires sont tous parfaitement cinglés. 
Impossible de ne pas voir dans cette fresque infernale les travers angoissants de notre société moderne. Les conflits raciaux que livrent les différents peuples et les enjeux grotesques qui les animent trouvent aisément écho dans la réalité de notre monde actuel. Dès lors, nous sommes pris dans une critique sociale acerbe, une satire du néocolonialisme occidental qui trouvent toute sa valeur dans l’imagination débridée de l’auteur. Si tout n’était pas aussi farfelu et drôle – il faut bien l’avouer -, l’univers dantesque que dépeint Will Self pourrait se lire comme une terrifiante prophétie. 
Si vous aimez les fables terrifiantes aux contours satiriques à la Kafka ou les contes philosophiques voltairiens (et même si vous ne connaissez pas découvrez Le Crocheteur borgne, L’Ingénu, La princesse de Babylone, Le Taureau Blanc et bien sur Zadig a qui nous devons le nom de la célèbre marque) ce livre est pour vous !

No Smocking, Will Self traduit de l'anglais par Francis Kerline (L'Olivier, 2009)
345 pages / 21 €

Retrouvez toutes les informations concernant Will Self : publications, articles, revues de presse sur son site. lien
Bonus :  Will's writing room in 71 photos lien
Lisez aussi l'entretien de Will Self par Nelly Kaprièlian sur Les Inrocks.com

samedi 28 novembre 2009

Le rêve du chewing-gum

Violence sur ligne jaune




Ostende, bout du monde





" Un soupçon de fadeur 
Un rien de tragédie 
Et je pleure 
Mon collyre 
Ma colère "

A Ostende (extrait) / Climax 1  / Alain Bashung