dimanche 21 février 2010

lundi 21 décembre 2009

mardi 8 décembre 2009

Pastel Ashtray

L'amandier en fleurs


Van Gogh, 1890

Devant mes yeux, les branches d’un amandier paré de fleurs blanches sur un ciel bleu d’hiver. Cette image est un tableau de Van Gogh que j’ai vu à Amsterdam et qui m’a littéralement transcendé. Etait-ce parce que la visite du musée s’est faite dans une heure tardive au son d’un majestueux piano à queue diffusant des airs mélancoliques contre les toiles du peintre ou cette photo de ma mère, prise à la dérobée par mon père devant cette peinture qui me rappelle un beau voyage? Peut-être simplement que j’ai perçu dans ce tableau toute la profondeur de l’existence, sa légèreté et son poids constituant son insondable essence. J’ai touché le fond de quelque chose en pénétrant dans la matière, puis suis remontée à la vie, agrippant mes doigts aux branches de l’arbre, j’ai vécu une renaissance et vu le printemps éclore sous mes yeux. Une sage conscience s’emparait de moi, vivre paisiblement en acceptant que tout s’écoule toujours, tout passe, rien ne stagne, vieille philosophie grecque. On n’empêche pas le temps de fendre l’espace. Dès lors, c’est vers la sagesse que nous mène notre existence, malheureusement je ne peux me départir de l’idée que cette prise de conscience tranquille soit amère. Qui souhaiterait sincèrement vivre en pensant chaque jour au temps qui s’échappe comme du sable entre ses doigts ?

J’ai grandi avec ce tableau sur ma tête, j’avais acheté à la boutique du musée, une affiche de l'amandier en fleur de Van Gogh que j’ai installé dans la maison, au-dessus de mon lit. Elle était juste à côté de l’ange gardien que j’avais reçu pour mes sept ans. Un petit chérubin doré à la feuille sans lequel je n’aurai pas pu dormir, tout comme ce grand foulard en soie imprégné du parfum de ma mère qui me rassura de nombreuses fois quand seule dans le noir je luttais contre mes angoisses. Des objets dont je me suis détaché en grandissant, mais dont l'image n’a jamais cessé de revenir danser dans ma tête, et le Van Gogh illumine mon esprit d’espoir, l’arbre est en bourgeon, tout recommence immuablement, l’éternel retour des choses simples, un perpétuel recommencement qui ne serait pas un cercle mortifère nietzschéen, juste l’ordre de l’univers où l’homme doit apprendre à accepter sa finitude sans souffrir en martyre. Mais comment passer de la prise de conscience à l’acte de changement ?

Vivre l’émotion de la peinture nous permet de toucher le Beau, idée abstraite suprême liée à son plaisir inhérent. C’est la découverte d’un bonheur fugitif, à mettre dans le même sac que la jouissance physique et le rire que Georges Bataille assimilait à l’approche du vide, du tout, du rien, de l’éternité, de l’infini. Malheureusement, percevoir la force de vie d’un tableau renvoie immanquablement à la douleur que cette Beauté procure en nous. Parce que ces moments d’absence mystique au contact d’éléments sensibles à nos yeux, nous transportent au-delà de notre condition finie d’homme passant sur terre. L’esprit dépasse largement le corps, il court, il est déjà loin devant. Il se faufile dans tous les recoins du vécu, dans les souvenirs les plus fous, il invente l’avenir, il procède à des mélanges qu’il recrache dans les rêves, il fait parler les milliers de petites traces de pinceau d’une toile de maître. C’est alors qu’on a mal de comprendre toutes les petites choses justement, marre d’entendre sans cesse les rouages de son cerveau. Dès lors, la sagesse absolue est inatteignable, c’est bien notre malheur, elle restera un but à atteindre pour nous rendre chaque jour un peu meilleur.

mercredi 2 décembre 2009

mardi 1 décembre 2009

lundi 30 novembre 2009

Rois du glam kitch

Photographie peinte de Pierres et Gilles

Parisiens ou gens de passage dans la capitale, allez vite voir l'exposition "Wonderful town" des artistes Pierre et Gilles à la galerie Jérôme de Noirmont et découvrez ou redécouvrez ce couple d'hallucinés qui travaillent main dans la main (...) depuis plus de trente ans pour nous offrir ces perles kitchissimes que sont leurs portraits photographiques retouchés à la peinture. Parmi leurs modèles d'éphèbes  ultra-érotisés, corps musclés, imberbes et luisants, ou moulés dans un T-shirt marin à la Jean-Paul Gaultier, vous verrez également quelques personnalités connues comme Mathieu Chedid, le Jack-in-the-box de la photo au-dessus. Des personnages magnifiés, divinisés dans des décors absolument surréalistes, parfois édéniques, souvent apocalyptiques, dans un tourbillon de fleurs, strass, paillettes et de cadres tout aussi dignes d'intérêt que ce qui trône dedans.  J'adore!

Le pitch de l'expo par Pierre et Gilles : "Wonderful town, chacun l'imagine comme il veut... C'est un peu comme dans un film : un monde imaginaire où plein de choses se passent, joyeuses ou tristes, où les fantasmes s'expriment..." 

Wonderful town. Jusqu'au 23 janvier. Galerie Jérôme de Noirmont, 38 av. Matignon, Paris 8e. Lundi-samedi, 11 h-19 h

Portfolio et infos sur les artistes sur le site de la Galerie Jérôme de Noirmont lien

Regardez aussi l'article du Point de Mina San Lorenzo lien